Première accalmie
J’ai bien longtemps caché ma douce timidité
sous l’armure noircie d’incessantes attaques.
Je cultivais alors les oranges amères
et les croquais, le soir, dans d’atroces délices.
Je mordais sans arrêt, sans répit et sans haine.
Mes amis ont calmé le torrent chariant
des injures mortelles qui traversait mon c½ur.
Mes amis m’ont appris à aimer en confiance
et lentement s’est brisée mon inique carapace
de mensonges, de douleurs, de masques successifs.
1974-08-11
Yvon Henel
Le grand Fleigny, Rouilly