Mon père…
Papa, ce que j’ai pu souffrir !
Je t’ai si peu connu.
Il n’est pas de jour pour partir
Laissant ses enfants nus.
La mort a su longtemps mentir,
Te figer inconnu,
M’empoisonant de repentir,
Près de trente ans tenu
À croire que je te fis périr.
Je ne sais plus si tu as dit
Un jour que tu nous aimais,
Mais ton nom m’était interdit,
Et j’ai bien cru à jamais,
Pour ce baiser que je ne pris,
Celui que je refusai
La dernière fois que je te vis ;
En colère j’avais osé
Essuyer ma joue qui rougit.
Orphelin aussi, de ton père
Tu ne nous parla jamais.
De mon fils j’ai bien cru naguère
Que j’allais là le semer,
Qu’à mon tour je devais lui faire
Ce que la vie m’a infligé.
2005-05-20 —
Yvon Henel
Mons en Bar½ul