Tout doit-il donc toujours finir comme cela ?
La boue, la sanie, la haine, l’envie…
Tout doit-il être nié, brisé, anéanti ?
Ne peut-on se quitter sans de telles déchirures ?
Faut-il que le passé souffre de la rupture ?
Faut-il que rien ne reste de ce qu’on crut qu’il fut ?
Faut-il que le poison du mensonge envahisse
Tout ce que l’on cru beau, simple et majestueux ?
Faut-il que la séparation à tout jamais ternisse
Même les souvenirs qui furent délicieux ?
Faut-il jeter la boue sur notre vie passée
Pour espérer revivre une nouvelle vie
Et m’avoir laissé seul, menti et délaissé,
Ne saurait donc suffire à celle qui fut ma vie ?
Qu’ai-je fait donc de mal à être orphelin
Et souffrir si longtemps de la mort de mon père
Pour qu’aujourd’hui déjà elle ne pardonne rien
Et ne veut voir en moi que ce qui l’exaspère ?
Quelle est donc cette femme que j’ai tant cru aimer ?
Quand a-t-elle commencé à me mentir à moi
À qui elle avait dit qu’elle ne mentirait pas ?
Me suis-je trompé vingt ans ? Quelque chose fut-il vrai ?
Nous sommes nous aimé, un moment, pour de vrai ?
Ce qu’elle me fait subir le veut-elle, le voit-elle ?
Est-ce donc sa vengeance que j’encours aujourd’hui ?
Elle me disait vouloir ne jamais me haïr,
Me haïssait-elle donc au moment de le dire ?
Est-ce parce qu’elle m’aimait que me voila haï ?
Le bonheur fut-il vrai dont elle m’a parlé, elle ?
Faut-il que rien ne reste, que le goût de la cendre,
Que la douleur des jours et l’éternel doute ?
Jusqu’où faudra-t-il donc que j’accepte de descendre
Parce qu’un jour j’ai aimé et j’ai cru l’être aussi ?
2005-05-07
Yvon Henel
Mons en Bar½ul